La traduction sous-titrée obéit à plusieurs contraintes tenant à la lisibilité et à la compréhension supposées chez le spectateur. Elle est déterminée par la rapidité de l’énonciation du dialogue auquel elle correspond et par le découpage visuel du support. Les deux coordonnées du sous-titre sont :
- le temps nécessaire à la lecture (temps de lecture), estimé très approximativement à 15 caractères par seconde ou, encore plus grossièrement, à une ligne pour deux secondes, une ligne et demie pour trois secondes, etc.
- le nombre maximal de lettres et espaces qui peuvent s’inscrire sur l’écran (justification, comme en typographie) : aujourd’hui, deux lignes de 40 signes chacune pour la pellicule 35 mm et le DVD, 36 pour les chaînes de télévision, 32 pour le télétexte. Le nombre de sous-titres contenus dans un long métrage varie entre 1 000 et 1 800.
Au début du cinéma parlant et pendant longtemps, le sous-titre (appelé aussi titre) était censé « résumer » les éléments de dialogue indispensables à la compréhension, d’où l’idée qu’il s’agissait d’une « adaptation ». C’est ainsi que, par exemple, le dialogue subtil de la comédie américaine (dû souvent à de bons auteurs littéraires ou dramatiques) était largement perdu pour le spectateur étranger, au bénéfice de la pure information (cela souvent sur instructions des studios, qui fournissaient à leurs filiales étrangères un texte prédécoupé et pré-résumé). Aujourd’hui, la demande des commanditaires et des spectateurs (et aussi des traducteurs) va plutôt vers une fidélité aussi grande que possible au texte original dans toutes ses nuances (et souvent dans toute sa spécificité, voire sa technicité). Au lieu (ou en même temps que) de résumer, il est souvent plutôt question d’éliminer ce que le spectateur peut comprendre seul, le mot ou la phrase qui double un geste, la répétition en écho. Il est bien sûr impossible de traduire la totalité d’un dialogue (quand c’est le cas, comme pour certains films d’action de Hong-Kong sous-titrés en anglais sur place, le résultat est souvent illisible), mais la tendance à la littéralité progresse, comme d’ailleurs dans la traduction littéraire. Malgré ses contraintes, le sous-titrage peut constituer une traduction plus proche de l’original que le doublage, qui modifie toute la alors que le sous-titre ne fait qu’entamer l’image. Il est suivi d’un bout à l’autre par une seule personne, le traducteur, alors que sur le plateau de doublage, le texte échappe à son auteur.
La technique du sous-titrage a beaucoup évolué en 70 ans. La description qui suit correspond à l’état actuel de la technique (2006).

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